17.8.11

La résolution

maison de F.Kafka, Praha


Avec l’énergie requise, s’extraire d’un piteux état ne doit pas être en soi difficile. Je m’extirpe du fauteuil, contourne la table, actionne tête et cou, place une flamme dans mes yeux et bande mes muscles de toutes parts. Je réprime toute émotion, salue vigoureusement A, tolère amicalement B dans ma chambre s'il se présente et retiens tout ce qu’il se dit chez C malgré la fatigue et la douleur qui poussent leurs traits en moi.
Mais même quand il en va ainsi, tout, le facile comme le pénible, sera réduit à néant par ce défaut qui ne veut me quitter et je devrai m'en retourner dans la danse.
C’est pourquoi la meilleure solution reste encore de tout accepter, de se comporter comme une masse inerte, et, se sentirait-on poussé en avant, de ne pas se laisser imposer d’actions inutiles, mais jeter un regard de sauvage sur l’autre, n’avoir aucun remords, bref, étouffer de ses propres mains tout ombre de vie et ne rien afficher d’autre que la morgue la plus totale.
Un geste révélateur d’une telle disposition est le passage du petit doigt sur les sourcils.



Entschluesse



Aus einem elenden Zustand sich zu erheben,muss selbst mit gewollter Energie leicht sein.Ich reisse mich vom Sessel los,umlaufe den Tisch,mache Kopf und Hals beweglich,bringe Feuer in die Augen,spanne die Muskeln um sie herum. Arbeite jedem Gefuehl entgegen,begruesse A. Stuermisch,wenn er jetzt kommen wird,dulde B. freundlich in meinem Zimmer,ziehe bei C. Alles,was gesagt wird,trotz Schmerz und Muehe mit langen Zuegen in mich hinein.
Aber selbst wenn es so geht,wird mit jedem Fehler,der nicht ausbleiben kann,das Ganze,das Leichte und das Schwere,stocken,und ich werde mich im Kreise zurueck drehen muessen.
Deshalb bleibt doch der beste Rat,alles hinzunehmen,als schwere Masse sich verhalten und fuehle man sich selbst fortgeblasen,keinen unnoetigen Schritt sich ablocken lassen,den anderen mit Tierblick anschaun,keine Reue fuehlen,kurz,das,was vom Leben als Gespenst noch uebrig ist,mit eigener Hand niederdruecken,d.h.,die letze grabmaessige Ruhe noch vermehren und nichts ausser ihr mehr bestehen lasse.
Eine charakteristische Bewegung eines solchen Zustandes ist das Hinfahren des kleinen Finger ueber die Augenbrauen.

Franz Kafka.

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