2.1.17

Comment son épouse pop-star introduit Doronine

Olga Marquez
Chez Zapoï (Collection russe de la Manufacture de Livres), on a peu de préjugés. On ne craint ni de se faire traiter d'agents du diable russe, ni de se faire traiter de junkies sans nom, au service de Soros et de la CIA. L'indépendance est à ce prix, si mésestimée soit-elle par les temps qui cavalent, et la "bestialité des propagandes", comme disait mon plus vieil ami. Après Guerre de Vladimir Kozlov, le plus punk des auteurs russes, pas facile à classer dans les thuriféraires du régime, et Bandistkiy, Chroniques du crime organisé à Pétersbourg d'Andreï Constantinov, un ancien des services, un ancien de l'Armée Rouge, qui nous vaut tant d'opprobre de la politcorrectitude, alors que c'est un excellent journaliste d'investigation, spécialiste de la pègre de Pétersbourg, reconnu dans son pays — nous préparons l'édition de Transsiberianback2black, recueil de contes cruels et hilarants sur la toxicomanie au pays des soviets. Andreï Doronine, l'auteur, est un petit mec à l'humour dévastateur, et à l'intelligence spontanée, punk lui aussi à sa manière. Il est marié à Olga Marquez, vedette de reggae ska en Fédération Russe (chanteuse du groupe — très connu en Russie et en Ukraine — Ali-Oïli). Elle est aussi gourou du Yoga-fitness et de la diététique, et son diabolique esprit d'entreprise a obligé notre ex-toxico à cracher son bouquin, à paraître chez Zapoï, au début 2017. Olga Marquez rédigea l'introduction suivante au livre de ce vieux bandit de Doronine:
(Traduit du russe par TM)
Je remercie la République du Tadjikistan et ses valeureux courriers, qui franchissent la frontière afghane.  Sans eux, ce livre n’aurait jamais vu le jour.
Andreï Doronine, 2013.
Olga Marquez


Avant-propos
         Vous allez devoir faire connaissance avec moi. Vous ne pourrez plus vous évaporer, maintenant. Si vous vous êtes plongé dans cette histoire, vous êtes piégés, je vous ai pris par la main. Vous ne pourrez plus m’échapper, au moins jusqu’à la proposition suivante.
         Ce n’est pas moi qui ai écrit ce livre. Et vous savez, il pourrait vous le raconter lui-même. Mais il n’est pas là maintenant.
         Mon Mark Renton (le héros de Trainspotting, roman toxico de Irvine Welsh, porté à l'écran dans un film célèbre) personnel se trouve à cette minute à l’hôpital municipal pour les toxicos, un douillet bâtiment sur la ligne n°5 de l’île Vassiliev.
         Et moi, je suis en plein ciel entre Simféropol et Pétersbourg, je pense à la façon dont je le taquinerai : « …J’ai écrit l’intro de ton premier bouquin pendant que tu étais allongé… ».
         Mais en fait, il me manque terriblement. Et ce livre tout entier s’est nourri du manque que nous éprouvions l’un pour l’autre. Je m’en vais souvent et pour de longues périodes, il m’écrit chaque jour. Quand nous ne sommes pas tous les deux ensemble, je vis dans l’attente de ses lettres. Et il m’a dit : « Ces histoires t’appartiennent. Tu peux en faire ce que tu veux ». Et vous avez déjà compris ce que je veux en faire.
Andreï Doronine

         Je les ai montrées, les ai mises enligne, et vous avez dit : »Encore, encore ! ». Merci à tous ceux qui l’ont réclamé avec une telle insistance — vous avez inspiré une grandiose entreprise à deux fracassés de la tête. Ce livre est écrit, et, contrairement à nous, il est éternel.
         C’est moi qui ai trouvé le titre : " Transsiberian Back2Black ". Où est-ce que ces histoires se sont déroulées ? Où ont-elles été écrites ? Où ont-elles été lues ? Dans des trains, des avions, des hôtels et des loges d’artistes de Vladivostok à Kaliningrad. Comme un filet entre mes doigts — mes itinéraires sur la carte du pays, et chaque arrêt à chaque endroit est un petit clignotant de mon attente de lui.
         J’attendais ses lettres tous les jours. J’attendais, attendais, et ensuite… Oui, le moment de les ouvrir — comme si je retenais mon souffle avant de plonger au fond de l’océan. Là, dans l’obscurité et le silence sous-marin, je te retrouve… Et, tel un spectre invisible, je suis présente dans ton passé, à chacune de tes histoires. Je caresse ton visage du bout des doigts et murmure : « Tout va bien, ce n’est rien, mon bien-aimé… Tout passe, et nous nous retrouverons bientôt ».
         Je te donnerai alors ce livre et je te dirai : « J’espère que tu m’écriras toujours ». Et je repartirai.

         Olga Marquez, 2013

Olga Marquez
Доронин А.
Д69 Transsiberian Back2Black. — СПб.: 2013
ISBN 978-5-9905209-1-2
Д69
Я благодарен республике Таджикистан и доблестным
курьерам, пересекающим афганскую границу. Без них
этой книги бы не было.
D, 2013
УДК 882
Предисловие
Вам придется познакомиться со мной. Никуда теперь вам не
деться. Раз уж вы сунулись в эту историю — всё, я поймала вас за
руку. Теперь вы никуда не убежите как минимум до следующего
предложения.
Эту книгу написала не я. И знаете — он сам мог бы рассказать
вам об этом. Но его сейчас нет.
Мой личный Марк Рентон в данную минуту находится
в городской наркологической больнице, такое уютное кирпичное
здание на 5-й линии Васильевского острова.
А я в небе между Симферополем и Питером думаю о том, как
буду дразнить его: «а еще… еще я написала вступление к твоей
первой книге, пока ты лежал на десятке …»
На самом деле я жутко скучаю. И вся эта книга пропитана нашим
скучанием друг по другу. Я часто и надолго уезжаю, и он пишет мне
каждый день. Когда мы не вместе, я живу ожиданием его писем.
И как-то раз он сказал мне: «Это твое. Ты можешь делать с этими
историями всё, что захочешь». И вы уже поняли, что я хочу с ними
сделать.
Я показывала их своим, выкладывала в сеть, и вы говорили:
«Еще, еще!». Спасибо всем, кто требовал так настойчиво — вы
вдохновили двух раздолбаев на великое дело. Эта книга написана,
и, в отличие от нас, она будет вечно.
Название — «Transsiberian Back2Black» — придумала я. Где
эти истории случались? Где они были написаны? Где они были
прочитаны? В поездах, самолетах, гостиницах, гримерках от
Владивостока до Калининграда. Я, как сетку между пальцами,
растягивала свои маршруты по карте страны, и остановка в каждой
точке — маленький фонарик моего ожидания.
Я ждала эти письма каждый день. Я ждала, ждала, и потом…
наступал этот момент... Да, этот самый момент, когда я открываю
письмо — как будто я задерживаю дыхание и ныряю на дно океана.
Там, в подводной темноте и тишине, я снова нахожу тебя... и как
невидимый призрак, я присутствую в твоем прошлом, в каждой
твоей истории.
Я глажу кончиками пальцев твое лицо и шепчу: «Ничего, ничего,
любимый... Всё пройдет, и скоро мы встретимся».
И скоро мы встретимся. Я подарю тебе эту книгу, я скажу:
«Надеюсь, ты всегда будешь писать мне». И снова уеду.
О. М. Лето 2013